mardi 18 janvier 2011

André Delons (1909-1940)


L'incantation du Grand Désastre

Lourde des trois saisons suspendues à sa tête
marchant par le hasard et disant le destin
la voix tremble en voyant quel sera l'espace
trois visages imprévus se rencontrent soudain
et dansent devant elle pour éprouver l'orage

goth veineiénéla veinen goth
goth veineiénéla veinen


Le cadavre en passant perdait ses oubliettes
et rentrait dans le sol bien armé de ses dents
mais la dame soudain lui montrait les cachettes
où des aigles mortels s'effondraient en criant

goth veineiénéla veinen goth
goth veineiénéla veinen

Pour danser sur la braise il faut mourir avant
répondaient les oiseaux les doux oiseaux de poudre
et les yeux qui montaient à la corde des ombres
et les yeux qui blessaient les yeux des fins du monde
abattus sur les eaux laissaient tourner le vent

goth veineiénéla veinen goth
goth veineiénéla veinen


mais l'arbre des unions n'entendait pas merveille
la cloche inespérée se mariait au feu
et l'ordre d'avancer chanté par les corneilles
se lava de vin tiède et fit la part des dieux

goth veineiénéla veinen goth
goth veineiénéla veinen


Alors quatre géants descendus des abîmes
portés par l'Animau qui buvait ses aïeux
assis sur les décombres étreignant les victimes
firent tomber les fruits en chantant leurs adieux

goth
goth
goth veineiénéla veinen goth
....................veineiénéla veinen
.........veinen veineiénéla veinen
.goth veinen veineiénéla veinen

goth





(André Delons a été membre du groupe Le Grand Jeu, de 1928 à 1932. Ce poème est publié en 1930 dans le numéro 3 de la revue Le Grand Jeu.)

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